À propos de moi

Mais vous êtes un malade !

Non simplement un connard, mais les gens font souvent l’erreur.

Je me nomme Anastase, c’est mes parents qui m’ont fait le coup. A choisir j’aurais presque préféré qu’ils m’abandonnent à la naissance en m’affublant d’un prénom plus commun. Comme on m’a pas demandé mon avis, je dois faire avec car on m’enterrera avec.

Je suis développeur, ce qui en surcroît de mes pathologies mentales n’améliore pas mon cas. Développeur, phpiste, libriste tendance barbu à moustaches cryptoanar, râleur, breton sur les encoignures, amateur de sphinx, de rhum et d’indus-métal cornemusé en allemand. Ça c’est pour mon CV. Bien souvent pour raccourcir je m’arrête avant la deuxième virgule pour ne pas trop effrayer les recruteurs.

A l’étage de ma cafetière cervicale, c’est le foutoir complet. Les hommes en blouse blanche parlent de troubles du spectre d’Asperger. Personnellement, je trouve que connard sonne mieux. Ça sonne moins comme un diagnostique mais c’est beaucoup plus pratique pour me résumer. Pour ceux qui n’ont pas eux la chance d’user leurs fonds de culottes sur les bancs de la fac de médecine, cela se traduit chez moi par de grande difficulté à tisser des liens sociaux, une incapacité à comprendre les signaux non verbaux, a des obsessions chroniques, et une forme aiguë d’ochlophobie.

Connard c’est définitivement plus court.

Je suis développeur SSIIiste, la forme moderne du mercenaire numérique qui va vendre son code au plus offrant. J’ai choisi cette voie en pensant que je serais plus au calme planqué derrière un écran d’ordinateur qu’en face de vrai gens. On n’aurait pas plus s’enfoncer le doigt dans l’œil jusqu’à l’omoplate. Si on m’avait dit qu’il aurait fallu supporter les collègues ovins, les clients roquets rase moquette, les chefs à tout poils, les DRH toujours prêt à s’aplatir comme des limandes et les commerciaux au sourire de squale : je me serais derechef trouvé une place comme gardien de phare.

Par chance j’aime le code. Le vrai code, mitonné à la main par des artisans développeurs. Le code qui sent encore l’amour de son créateur, le code qui respire le beau par tout les points virgules.

Malheureusement dans mon métier le code propre c’est un peu comme les licornes. On en parle bien plus qu’on en voit réellement. Quand on passe le plus clair de son temps à pelleter du legacy code qui rendrait aveugle un stagiaire de première année en infosoupe on peut bien s’accorder dans rêver en peu.